Beaulieu : des jeunes rénovent le mobilier urbain

Ils sont une douzaine à se retrouver trois fois par semaine sur le terrain de pétanque de la rue Pierre-Roy, quartier Beaulieu. Depuis le 7 mars, le groupe de boulistes peut à nouveau faire une pause sur les bancs qui bordent le terrain. « Ils étaient très abîmés, on se salissait en s’asseyant. On va à nouveau pouvoir en profiter ! », témoigne Guy, qui vient ici depuis 20 ans.

Les artisans de cette rénovation ? Six jeunes des quartiers Beaulieu et Malakoff, âgés de 14 à 18 ans. Les adolescents ont réalisé cette mission dans le cadre d’un chantier participatif proposé par la direction de quartiers Sud de la Ville de Nantes, l’ADPS (éducateurs de quartier), l’association Gueules de Bois, l’Accoord et les Ceméa (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active).

Un travail accompagné par Gueules de Bois

Pendant quatre demi-journées, les adolescents ont remis à neuf trois bancs dans l’atelier de Gueules de bois, rue du Sénégal. « On a appris à poncer le bois, à peindre, à le désinfecter aussi car il y avait de la moisissure », détaillent Omarion, Yanis et Wanès qui habitent la pointe est de l’île de Nantes et se sentent « utiles au quartier » : « S’asseoir sur des bancs sales, ce n’est pas top. Alors que là c’est propre, c’est lisse… Tu n’abîmes pas tes vêtements ! »

Outre le travail du bois, les jeunes ont également participé à un temps de sensibilisation au partage de l’espace public, à un plateau radio à Malakoff et à une activité géocaching au parc Beaulieu. « On a fait des jeux pour se présenter et on a parlé de la place des femmes dans l’espace public : les filles s’empêchent d’aller à certains endroits parce qu’il y a trop d’hommes ou parce que c’est trop sombre… C’était intéressant même si les garçons étaient moins impliqués sur ce sujet », indiquent Malak, Irya et Amina, habitantes de Malakoff.

Chaque jeune perçoit 200 € pour ce chantier. Cette rémunération va leur permettre de financer un projet. En avril, les trois filles partiront en vacances à Saint-Jean-de-Luz avec 4 autres personnes et 3 animatrices. Les garçons, eux, vont s’acheter du matériel informatique et commencer à financer le permis de conduire.